Tout en jouant, un petit garçon exubérant m’a jeté son manteau, s’attirant ainsi la colère de sa grand-mère, qui l’a obligé à s’excuser.Plus tard ce soir-là, il a refusé de me parler, et ne voulait plus se joindre à nous pour écouter comme d’habitude l’histoire du soir avant de se coucher. Il boudait sous sa couette, et tentait de me faire quitter la pièce.
Mais je ne l’ai pas accepté. J’ai tenu bon dans mon amour pour lui. J’ai refusé d’entretenir l’hostilité qu’il avait l’air de vouloir à tout prix me manifester. A genoux par terre, je lui ai demandé honnêtement si je lui avais fait de la peine et si c’était le cas, ce que je pouvais faire pour arranger les choses. Je lui ai dit que je l’aimais, que je lui pardonnais, et que je désirais qu’il participe de nouveau au rite de l’histoire du soir.
Il ne voulait pas venir. Retranché dans son lit, il refusait d’écouter. Je suis restée à côté, patiemment, choisissant de ne voir que sa perfection, sa pureté, son innocence. Puis j’ai décidé que nous nous rendrions auprès de lui. Nous prendrions ma couette et l’apporterions dans sa chambre à lui, et assis par terre, on commencerait l’histoire, ce qui lui fournirait l’option d’être inclus dans le groupe puisque nous allions près de lui , au lieu d’attendre qu’il revienne près de nous. « l’amour non payé de retour, mais restant toujours l’amour. »*
On avait à peine entamé le chapitre suivant de Charlie dans l’usine de chocolat qu’il est descendu de son lit, se pelotonnant près de ses sœurs pour partager le contentement et la chaleur, l’amour de la famille qui n’exclut personne. Un visage souriant, des rires partagés, l’harmonie restaurée.
Une leçon apprise. Un cœur assagi. Pas le sien, mais le mien.
Nous allons avec amour à la rencontre de l’hostilité ; point n’est besoin que la crainte nous pousse à la retraite…et nous trouvons que l’amour seul est là. Et y était toujours, et à jamais.
(*Mary Baker Eddy)